La Journée Mondiale des Premiers Secours du 9 septembre donne l’occasion au Centre départemental de gestion de présenter un état des lieux sur ces derniers, obligation par ailleurs légale pour les employeurs, ainsi que sur les dispositifs en place, notamment les formations.
Une évolution continue
La population française est aujourd’hui bien mieux armée pour secourir une victime en cas d’accident qu’il y a 10 ans. C’est ce que révèle une étude LH2 pour la Croix-Rouge française. Avec 27% des Français en possession d’un diplôme de secourisme (+20 points en 10 ans) et 17% initiés, la France compte désormais 44% de citoyens capables d’agir en cas d’accident et, par conséquent, susceptibles de sauver une vie. Elle rattrape ainsi son retard face à ses homologues européens et se rapproche de normes plus satisfaisantes.
Depuis 1991, la Croix-Rouge française a développé une stratégie réfléchie de formation aux gestes qui sauvent en France, accompagnée de campagnes de promotion. Elle a également développé des formations courtes en matière de premiers secours, des actions ciblées et saisonnières (journée mondiale des premiers secours, caravane d’été par exemple), ainsi que des formations auprès de publics vulnérables (personnes handicapées, mal voyantes, etc.). Elle est par ailleurs moteur dans la mise en place du défibrillateur automatique dans les lieux publics.
Depuis 2008, la Croix-Rouge française, premier opérateur pour la formation aux gestes qui sauvent, s’est lancé un défi : responsabiliser les citoyens afin que chacun puisse passer du statut de victime potentielle à celui d’acteur responsable de sa propre sécurité et de celle de ses proches. C’est dans ce but qu’elle a développé La Journée mondiale des premiers secours, le 9 septembre, qui est devenue un rendez-vous incontournable pendant lequel des milliers de bénévoles de la Croix-Rouge française se mobilisent pour sensibiliser, informer, initier gratuitement petits et grands : aux réflexes à avoir en cas de catastrophes, aux gestes de premiers secours aux comportements qui sauvent.
Ce dispositif s’est renforcé en 2004, suite au partenariat signé avec le ministère de la Défense pour les JAPD (journées d’appel et de préparation à la défense).
Porter secours : une obligation légale
En France, l’obligation légale de porter secours constitue une incitation forte, lourde de conséquences pénales et civiles. La formulation (négative) de l’incitation citoyenne à porter secours : « sera puni…quiconque s’abstient »… devrait être complétée par une protection juridique de l’intervenant témoin fortuit, altruiste et bénévole, à l’image de celle qui prévaut dans certains États, good samaritain, avec la proposition de loi suivante :
“Toute personne qui porte secours à autrui dans le cadre de l’article 122-7 du Code pénal est exonérée de toute responsabilité pour le préjudice qui peut en résulter, à moins que ce préjudice ne soit dû à sa faute intentionnelle ou à sa faute lourde. Cette disposition ne s’applique pas aux personnels de sécurité, de santé ou de secours dans le cadre de l’exercice de leurs professions ainsi qu’à toute autre personne rétribuée pour cette action ou agissant dans le cadre de leurs missions”.
Comme l’indique l’INRS, tout employeur a ainsi l’obligation de mettre en place dans son entreprise, des moyens de secours adaptés, afin de prendre en charge le plus rapidement possible, un agent qui serait victime d’un accident du travail (AT), d’une détresse médicale ou d’un état pathologique.
L’organisation des premiers secours repose sur :
- la mise à disposition de moyens humains à travers la formation de personnels aux gestes et secours d’urgence,
- l’établissement de consignes écrites, portées à la connaissance des salariés décrivant la conduite à tenir en cas d’urgence ou d’accident,
- un dispositif d’alerte efficace et la mise à disposition de matériels de premiers secours adaptés.
La formation de salariés aux secours d’urgence -voir plus bas) n’est donc qu’une des composantes du dispositif d’organisation des secours. Le médecin du travail, doit en tout état de cause, être associé à l’établissement de ces mesures de premiers secours.
Les niveaux de formation aux premiers secours
Il existe plusieurs niveaux de formations aux premiers secours, de l’initiation (IPS) au brevet professionnel. Pour les amateurs, il s’agira toujours de connaître les quatre grands prérequis du secourisme :
- Apprendre à sécuriser le lieu de l’accident, et à mettre la victime en sécurité
- Apprendre à évaluer l’état de la victime au plus juste
- Se rappeler des moyens d’alerte des services d’urgence (demander de l’aide)
- Apprendre, enfin, les gestes de premier secours adaptés
Prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC1)
Elle a pour objectif de faire acquérir à toute personne la connaissance des gestes élémentaires de secours. D’une durée minimale de 7 heures, elle est dispensée par des organismes publics habilités ou des associations nationales ou départementales de sécurité civile agréées.
L’attestation de formation aux gestes et soins d’urgence (AFGSU)
Exclusivement réservée aux personnels travaillant dans des établissements de santé ou dans des structures médico-sociales. Elle permet notamment d’apporter aux personnels la connaissance spécifiques des gestes et soins d’urgence et de la gestion des risques sanitaires, biologiques, chimiques…
La sensibilisation aux « Gestes qui sauvent » (GQS),
Son objectif est de permettre au plus grand nombre de citoyens de devenir le premier maillon de la chaîne des secours par l’apprentissage des gestes essentiels du secours d’urgence. La durée de l’initiation est de 2 heures.
La formation au sauvetage secourisme du travail (SST)
Formation qui s’inscrit en cohérence réelle avec la démarche de prévention des risques et d’organisation des secours déployée par l’employeur dans son établissement.Elle est sanctionnée par la délivrance d’un certificat de SST et est assurée par des formateurs certifiés selon un programme défini dans des documents et référentiels techniques et pédagogiques mis en ligne sur le site internet de l’INRS. La formation dure 14 heures.
Un enseignement qui répond à des normes précises
Le programme détaillé de l’enseignement est fixé par arrêté précisant les gestes à effectuer. Des fiches fixent la progression, le découpage horaire, le mode d’enseignement, les matériels qui doivent être utilisés, les modes d’évaluation, le nombre d’apprenants par moniteur.
Les formations aux gestes de premiers secours sont délivrées par les organismes agréés par le ministère de l’Intérieur. Un dispositif spécifique, pour l’apprentissage de ces gestes à l’école primaire a fait l’objet d’une convention entre les ministères chargés de l’éducation nationale et de la santé. Il s’agit du programme “Apprendre à porter secours”.
Pour les personnels des établissements de santé et médico-sociaux, soignants ou non, l’attestation de formation aux gestes et soins d’urgence (AFGSU) a été créée en 2006 afin de leur permettre, en fonction de leur activité et de leurs compétences, d’accomplir les gestes appropriés devant toute situation d’urgence vitale mais aussi, d’acquérir une culture commune face aux risques sanitaires.